Résolu 6. Trust fall [Daniel x Oden]

[Oden]

" - Chez moi ? Ca fait un brin de route, mais si tu me suit ça ne nous prendra pas long ? Ou sauf si tu conduis, je sais pas trop ?"

Daniel avait préféré prendre sa voiture plutôt que le métro, ça leur avait permis d'éviter plusieurs galères. Mais ça ne le dérangeait pas d'avoir à refaire le trajet à pied, c'était le quotidien d'Oden. C'était aussi la seule manière qu'il avait de s'entretenir un peu sans se pousser à bout.

Même s'il était content de retrouver Keith, l'ambiance était une fois de plus redevenue tendue pour Oden. il essayait de garder d'un côté de sa mémoire ce que lui avait dit Daniel, sans que cela n'interfère avec ses propres affaires et états d'âmes. Il ne voulait pas se faire mordre par qui que ce soit, mais il avait tout le temps du monde de le faire remarquer à Keith. Il avait l'air de comprendre bien plus vite que Daniel, au final.

[Keith]

J'ai hoché la tête, pour acquiescer.

Oh, conduire. Hmm, je n'ai pas eu le temps d'apprendre avant de réussir à avoir mon permis. Et je n'ai pas eu le temps d'avoir mon permis avant de...Mourir. Je ressentais ma propre impatience en même temps que je passais, et repasser mes mains sur les manche de mon tee-shirt. Faut dire que d'un autre côté, j'étais sacrément nerveux. Je ne l'étais jamais vraiment, mais bizarrement ce soir.

“-Dis... Je peux te demander quelque chose ?”

[Oden]

Oden se pinca les lèvres, un peu gêné. Pourquoi il hochait la tête ? Ca ne répondait pas des masses à sa question. Tu préfères le bleu ou le rouge ? Jaune. Mouais. Dans le fond, ça le faisait rire. Ca changeait de la confiance envahissante de Daniel. C'était même... réconfortant.

" - Oui oui, bien sûr, hésite pas."

Oden aimait bien quand on lui posait des questions. Ca le faisait parler, déjà, et c'était la seule manière d'améliorer sa communication anglaise. De plus, ça prouvait que les gens pouvaient s'intéresser à lui plutôt que son "visage d'ange". Mais Keith devait peut-être avoir le même problème ? Non, il avait juste l'air très pâle, plutôt qu'albinos.

[Keith]

J'ai regardé sa gorge, sans forcément faire attention aux petites marques qui traînaient sur le long de sa peau. J'essayais de voir si je tiendrais, devant une telle proximité. C'est vraiment étrange, parce que je ne ressens aucune faim, mais je meurs d'envie de mordre de son cou. Et c'est la deuxième fois que j'ai cette sensation, dans les mêmes circonstances. Je ne saurais pas l'expliquer, mais il y a forcément quelque chose chez Oden qui m'attirait. Je ne voulais pas le mordre, mais j'en ai aussi terriblement envie.

“-Tu peux m'embrasser ?”

Je me dis que s'il est capable de faire sortir mes pulsions mais lorsque que je les tiens sois silence, peut-être qu'à travers le contact, je serais capable de ressentir de la chaleur. Pourquoi cela fonctionnerait vous me direz ? La dernière fois, ça n'a pas marché.

[Oden]

Keith le regardait si intensément... Est-ce qu'il avait fait quelque chose de mal, est-ce qu'il attendait quelque chose de lui ? Au final, il se fit plus que clair dans ses intentions. C'était si drôle, il y avait une telle innocence dans le fait de demander un tel acte. Oden cacha un rire derrière le dos de sa main, prit de court, avant de se pencher légèrement en avant et venir déposer ses lèvres contre les siennes. Il se rappelait à quel point il était toujours aussi gelé, c'était étrange. Oden ne saurait pas dire s'il appréciait ou non. C'était un contact réellement différent.

[Keith]

J'ai attendu, comme un enfant qu'il veuille bien faire le premier pas. C'était toucher une chose nouvelle et la tester, en faisant mes propres tests. Ce qui change, et ce qui ne change pas. Ce qui me donne espoir et non. Ses lèvres soigneusement déposées sur la mienne n'émanait aucune chaleur que je puisse être capable de détecter, ou même de garder près de moi. C'était juste...Pareil. Vide de chaleur ou de contact humain. Je n'ai plus rien d'humain, c'est pour ça que je ne peux pas me décalquer sur eux.

Il n'empêche que j'arrivais quand même à apprécier ce baiser dans son ensemble. C'était normal, rien de bien différent.

[Oden]

Une fois satisfait, Oden se releva doucement, fixant Keith avec une certaine curiosité. C'était étrange, ce contact. Est-ce qu'il avait l'habitude, d'être aussi froid ? Peut-être qu'Oden cherchait une certaine forme de chaleur que son propre corps ne pouvait pas lui fournir. Keith ne risquait pas de pouvoir lui offrir ça. Mais quelle importance, dans le fond ? Oden se remit à sourire, fortement amusé de la situation. Cétait comme s'il était une sorte de poupée, ou de robot. Il y avait un côté conscient, animé, et un peu mort à l'intérieur.

" - Tout va bien ? On dirait que je t'ai perdu."

[Keith]

Le baiser rompu, je touche mes propres joues. Si jamais j'aurais manqué une quelconque once de chaleur. Toujours rien. Juste une sensation de froid constant qui s'empare de mes veines, et une forme de solitude inouïe. 

“-...J'ai froid.” 

Tristement, et éternellement froid. Je ne sais pas pourquoi je pensais que ça serait différent avec lui. Je suis parti me trouver une place dans ses bras. Au moins, je sentais son odeur.

[Oden]

Keith semblait... Il semblait déçu. Est-ce que quelque chose l'avait gêné, est-ce qu'Oden en était à l'origine ? Avant même qu'il n'ait eu le temps de savoir, il s'était retrouvé avec lui blotti dans les bras. On aurait dit une petite créature. Il était si doux avec lui, et semblait quelque peu attaché. Ca allait être compliqué de lui annoncer qu'Oden ne cherchait pas de relation autre que physiques, bien que les amitiés n'étaient pas prohibées. Mais plus tard, plus tard. Il le serra contre lui, passant sa main sur son crâne et sur son front pour repousser ses cheveux en arrière. Il était gelé, un vrai glaçon. Pas seulement ses lèvres, mais même ses cheveux, sa tête, sa peau.

" - T'es sûr que tu ne veux pas que je te prête une veste ? Tu vas tomber malade."

[Keith]

Je n'aurais pas dû faire ça. L'odeur d'Oden me fouettait davantage dans les narines, une odeur attirante, et tentatrice. À cette même odeur, l'odeur du patron du Pandemonium semblait se mélanger, et si je n'étais pas certain d'à quand pouvait remonter ses marques, l'odeur me montrait davantage qu'elles ont été faites récemment. Suffisamment récemment pour que l'odeur soit restée.

Pourtant, Oden restait gentil. J'ai fermé les yeux à ses caresses, me contentant de tenir entre mes mains le tissu du haut d'Oden. Je ne peux pas tomber malade, je ne le peux plus. Les maladies sont devenues une chose effacée de ma vie.

“-Ça sert à rien...” soufflais-je doucement