Résolu 11. Showdown [Daniel x Oden]

[Daniel]

Après le coup de pression de la dernière fois, les choses se sont calmées. Tout revenu à la normale... Les choses n'ont jamais été normale pour moi dans un premier temps. C'est juste Oden... Oden quoi. Il se débrouillait mieux que je ne l'aurais imaginé, la plupart des nouveaux adhérents au club du Monde Obscur ne prennent pas aussi bien les choses. Sans me lancer des fleurs, je crois que je n'y suis pas entièrement pour rien non plus. J'ai été la première la première Créature Obscure qu'il a dû côtoyé en pleine conscience, et avant que tout ne bascule je ne lui avais pas fait de mal. Enfin, pas trop. Ça l'a rendu un peu plus méfiant aussi vis-à-vis des bras dans lesquels ils décident de se laisser bercer. À présent, je n'ai plus besoin de le surveiller autant qu'avant, ce qui n'est pas une mauvaise chose. Je dirais que les choses ne vont pas trop mal.

J'appréhendais toujours un peu qu'il vienne pour me poser des questions ceci dit. Il y a un aspect étrange dans le fait qu'il soit au courant. Ça m'évitait ceci dit de devoir détourner les mots et "mentir", c'est moins fatiguant. Il n'y a pas eu que du mauvais dans l'expérience de la dernière fois. 

Alors oui, on peut dire que les affaire au Pandemonium sont normales. Dans la normalité à laquelle j'ai toujours eu droit.

[Oden]

À force de côtoyer le Monde Obscure, Oden se baladait avec un petit carnet de poche et un stylo de même taille. Il notait tout ce qu'il voyait à l'intérieur, les types de créatures, leur particularité... bien entendu, il se contentait d'écrire, vu que le dessin n'était pas très mélioratif. Il espérait que Daniel n'ait rien remarqué, de peur qu'il ne prenne mal. Aller savoir, ça doit être étrange qu'un type tienne un journal de vous, vos particularité, et ce genre de choses.

Pour ce qui était du Pandémonium, il était beaucoup plus facile de reconnaître les créatures magiques. Du moins, dans l'enceinte du Pandémonium. Ils étaient... eux-même, et bizarrement ça ne lui avait pas sauté aux yeux auparavant. Peut-être parce que lui-même se fondait dans cette foule extravagante, d'une certaine manière. À l'extérieur, c'était beaucoup plus complexe. Ils devaient se cacher, très certainement. Étrangement, il y avait peut-être plus d'employés humains que magiques, pour ce qui est des serveurs en tout cas.

Dans sa poche, Oden revenait à ses esprits lorsqu'une petite sonnerie se faisait entendre. Son portable sonnait. Personne ne l'appelait, c'était juste son alarme. En l'éteignant, Oden jeta un coup d'oeil vers Daniel. Il n'était pas sûr que son regard ait changé par rapport à lui. Il l'appréciait toujours autant, et le reste n'était qu'un détail. Un très, très gros détail, mais superflu quand-même. Il l'appréciait déjà bien avant de savoir que c'était une fée.

Les réelles questions qu'il avaient voulu lui poser, étaient certainement celles qui concernaient Daniel personnellement, sur sa propre vie, que sur le Monde obscure lui-même. Mais pas pour ce soir, vu que son travail touchait à sa fin.

[Daniel]

Ces derniers temps je ne passais plus de temps avec les filles qui me tournaient autour en espérant soutirer quelque chose de moi. Par désintérêt, j'ai toujours accordé à ces personnes ce qu'elles voulaient. Si elles veulent boire, je peux les faire boire. Si elles veulent de l'argent je peux même leur en donner. Si certains ont besoin de réconfort physique, ça ne me dérangeait pas non plus de leur donner. Mais récemment ce petit jeu a fini par me lasser. Ça ne m'empêchait pas pour autant d'aller vers les autres quand l'envie me prend, le fait étant que j'étais plus seul qu'accompagné en ce moment.

Et quand j'étais accompagné, il semble que ce soit toujours par le même grand terrestre albinos. Pas tout le temps, mais souvent quand même. Quand il ne me baigne pas dans sa positivité toxique, Oden est de bonne compagnie, sans oublier qu'il restait un des rares terrestres avec lesquels je peux me permettre de lâcher un peu de leste et d'être ne serait-ce un peu plus... Moi-même, dit très grossièrement. Alors pourquoi pas ? Ça restait assez occasionnel pour que certains ne fouinent pas trop non plus, notre relation me convenait bien. 

Nos regards se sont croisés, et d'un geste rapide je l'ai salué. Il a terminé son service bientôt. Oui, je suis coupable de porter plus d'intérêt pour un employé que pour les autres et oui, c'est totalement du favoritisme. Mais je reste discret dans la démarche.

[Oden]

Naturellement, son visage se fendait en un large sourire dès lors que Daniel lui adressait un semblant d'intérêt. Il répondit de la même manière, avant de finalement détourner son attention ailleurs. Plus rien ne le retenait ici. Les clients étaient revenus petit à petit après l'incident, ce qui était une bonne chose. Parfois, on pouvait entendre des rumeurs sur ce qui se serait produit, et cela le faisait moins rire d'entendre parler de créature obscures qu'il n'aurait pas pris au sérieux si elles ne concernaient que des murmures. Du côté des employés, tout le monde évitait le sujet, et c'était mieux comme ça.

Oden fuyait le bar, ses collègues, et se dirigeait comme si porté par une mélodie personnelle vers les vestiaires, avec son air simple et joyeux, comme à son habitude. Il était content de pouvoir finit tôt ce soir. Le repos n'était pas ce qu'il cherchait. Au contraire, depuis la découverte du cadavre, Oden s'était renfermé sur lui. Depuis la découverte du Monde Obscure, il était devenu méfiant. Il s'était fermé tout un nouveau monde à explorer, ce qui l'avait agacé plusieurs jours, avant de prendre une décision : vivre, tout simplement. Ce n'était juste pas sous la surveillance de Daniel qu'il souhaitait rencontrer de nouvelles personnes et fréquenter un nouveau lieu, ceci dit. Ce soir était la soirée parfaite. Ses affaires récupérées, Oden se frayait un chemin dans la foule pour pouvoir sortir. Depuis l'incident, il ne pouvait plus passer par derrière, et refusait catégoriquement de devoir contrôler que tout allait bien après la fermeture.

Avant de partir, ceci dit, Oden monta les escaliers qui donnaient sur le perchoir de Daniel, les mains sur la bretelle de son sac.

" - Hey hey !"

[Daniel]

Une petite différence, c'est que maintenant lorsque je perds Oden de vue je ne cherche pas à le retrouver dans la seconde qui suit. Il est muni d'une arme que beaucoup n'ont pas : la connaissance. Les terrestres qui ne savent pas ne sont pas plus différents que des enfants auxquels on dirait de ne pas faire ami-ami avec des inconnus. Oden sait lui, il ne peut pas se fier à n'importe qui. Beaucoup n'ont pas cette chance là. Malgré cela, rare sont les fois où je suis obligé de descendre de mon poste de geôlier. Je ne m'en porte que mieux. 

À ce petit refrain que je connaissais par coeur, j'ai tendu l'oreille, avant de me tourner. Sans surprise, voici le plus mignon des albinos de New York. Face à lui, je jetais un coup d'oeil rapide vers son allure générale : il est sur le départ. Je me suis adossé à la rambarde.

“-Hey hey.” répondis-je simplement

C'était drôle, cette expression qu'il lui colle à la peau. Ça lui va bien. 

“-Tu t'en vas ?”

[Oden]

Parfois, quand ils se faisaient face, il percutait qu'au fond rien n'avait vraiment changé.

" - Oui ! Je vais en profiter pour me balader en ville. Ca fait longtemps que je n'ai pas fait ça."

Oden avait prévu un petit itinéraire tranquille, qui ne lui prenne pas trop de temps pour pouvoir rentrer chez lui et dormir à une heure correcte, tout en évitant les heures plus sombres de la nuit où tout peut arriver, et les quartiers les plus sensibles aussi. Un albinos qui se balade dans la rue, aussi fragile que du verre, mieux valait rester dans les zones peuplées et lumineuses.

[Daniel]

Ah ? J'ai haussé un sourcil, étonné par sa révélation. Il veut aller quelque part ? Maintenant ? 

“- Tu veux aller te balader à cette heure-là ?”

Ce n'est pas qu'il commençait à se faire tard mais.. Doucement mais sûrement. Pour moi la journée vient à peine de commencer. Après il a terminé tôt aujourd'hui, en comparaison à habituellement. Il n'est peut-être pas si tard.

“-Tu as encore besoin de trouver tes repères dans la ville ?”

New York est grand après tout. Il faut un certain d'adaptation, même pour moi ça n'a pas tout de suite été évident.

[Oden]

Oden hocha la tête, la cachant derrière sa capuche comme à son habitude. Quelques mèches blanches dépassaient derrière le tissu noir.?

" - C'est le meilleur moment. Et puis il fait nuit de la même manière très tôt en Suède aussi."

Parfois, il leur arrivait même d'avoir des jours sans soleil même. Il se rapprocha un peu de Daniel, cessant de se cacher derrière le mur. Il enfonçait les mains dans les poches, tirant sur son pull comme s'il était à peine trop petit pour lui.

" - Non, je me repère très bien. Mais il y a tellement de chose à voir, c'est comme si la nuit c'était une autre ville et je veux pouvoir profiter de ça."

[Daniel]

Ahaha, Oden est drôle. New York, la ville préférée des écrivains de polar, est l'endroit idéal pour se balader en pleine nuit ? H-Hm. Étant donné qu'il a l'air d'être confiant sur le sujet, je suppose que je n'ai pas trop de soucis à me faire. De toute façon, il faut que j'arrête de m'inquiéter pour lui comme si j'étais sa babysitter. 

Quand il s'est rapproché de moi, je me suis légèrement décalé, tapotant l'espace vide à côté de moi, s'il veut venir, ça ne me dérangeait pas. Mais peut-être est-il trop pressé pour parler. D'accord, mais pourquoi être venu dans ce cas ?

“- Et alors, quoi de prévu ?”

S'il a un intinéraire de prévu. Après il peut très bien se balader en se laissant charmer par les boutiques atypiques de la ville, ça reste intéressant. Tant qu'il se retrouvait pas dans un coin qui craint vraiment.

[Oden]

Oden considéra quelques instants la proposition de Daniel, avant de finir par le rejoindre complètement. Il en profitait pour observer en bas, toute la foule qui ne le remarquait plus. Ils allaient et venaient comme dans une fourmilière, chacun attelé à sa propre tâche.

" - J'ai envie de smoothie, de fruits et d'un truc frais en tout cas."

Ce qui revenait souvent à Oden, et que les gens avaient un peu de mal à comprendre, était probablement le fait qu'il avait énormément de mal à s'adapter au climat ici. L'hiver, il allait le découvrir, irait passablement, tout comme un printemps ou un automne chez lui. L'été à New York, cependant, était un calvaire qu'il aurait préféré ne pas vivre. En plus, ses propres vêtements n'étaient pas non plus habillé. En bref, cela ne le dérangeait pas d'aller boire quelque chose d'aussi frais, aussi tard le soir alors qu'il commençait à faire froid.

" - Et puis, ça me fera voir du monde, aussi. C'est cool, le Pandémonium. Mais je préfèrerais un endroit calme pour pouvoir parler tranquillement."