Résolu 11. Showdown [Daniel x Oden]

[Daniel] 

Oui non, je ne sais vraiment pas pourquoi le courant passe mieux avec lui que chez la plupart des terrestres.  Peut-être parce que même en le comprenant pas sur certains points, ceux où la ressemblance est là sont importants. Je comprenais le fait d'être toujours ramené à son physique quelque part, même en n'étant pas autant affecté par les remarques qu'Oden ne pourrait l'être. J'aurais pu le laisser vivre sa vie après avoir expliqué, mais non. Je le gardais, près de mon monde. Hm, c'est bizarre.

Je ne sais pas quoi lui répondre, je ne cherche pas à lui faire plaisir. C'est juste ce que je ressens, sans plus ni moins. Et c'est bizarre. J'ai voulu inspiré une énième fois dans ma paille, mais plus rien ne remontait à la surface. J'ai été tant pris dans mes pensées que je n'ai pas remarqué avoir terminé le smoothie.

[Oden]

Les yeux d'Oden étaient rêveurs. Ils exploraient le monde autour de lui, le bâtiment dans lequel ils étaient, les gens autour, la rue plongée dans la nuit à côté. Chacun bloqué dans sa bulle, comme Daniel et Oden pouvaient l'être actuellement. Tant de gens, regroupés en un seul endroit, et partout où il allait, il avait l'impression de se sentir seul. Pas autant qu'il l'était avec Daniel, actuellement. Mais cette pensée revenait trop souvent pour être une simple coïncidence, pour un condamné résolu.

" - Tu veux que je t'en paye un autre ?"

Oden reposait ses yeux sur Daniel, qu'il regardait essayer d'achever son smoothie. Oden n'avait pas envie de partir, ou bien de quitter Daniel.

[Daniel]

J'ai passé mes mains dans mes cheveux pour dénouer les noeuds inexistants, plus par distraction que pour démêler quoique ce soit. En même temps, je regardais Oden qui paraissait ailleurs. Quand je pense qu'il a le véritable petit miracle de la nature que je suis en face de lui et qu'il préfère regarder le monde artificiel de l'autre côté de la vitre. Mais bon, c'est sa soirée, son temps qu'il décide d'investir dans des idées aussi spontané que d'aller boire un smoothie à cette heure là. Avec qui il veut,moi en l'occurrence.

"- Ça dépend si tu en reprends un."

Oh, la sensation du smoothie est bien douce c'est sûr, à Oden de choisir si je me laisse aller à la gourmandise ou pas.

[Oden]

Un petit sourire espiègle s'immisçait sur ses lèvres, plus il réfléchissait et une réponse se formait dans sa tête, et plus il devenait malicieux. Oui, il n'avait que ça à faire, boire des smoothies. Il tapa doucement sur la table, scellant son choix et attirant l'attention de Daniel.

" - J'en reprend un ! Même taille, même parfum. Ca te va ?"

Les deux mains sur la table, la capuche toujours sur sa tête, il se levait de son banc en se penchant au-dessus de Daniel. Il parlait plus bas, avec le sourire le plus innocent du monde sur les lèvres, les yeux qui n'en déclaraient pas moins.

" - Et si tu veux tu peux venir le terminer chez moi."

[Daniel]

L'action d'Oden n'a pas manqué à avoir la réaction escomptée, puisque je relevais doucement les yeux vers lui. Mes mains elles, continuent de jouer avec le bout de mes mèches. C'est comme plonger sa main dans un ruisseau et récupérer l'eau qui se faufile entre nos doigts. C'est à cet endroit qu'ils sont les plus doux, mes cheveux. 

Pour toute réponse, j'ai hoché la tête pour éviter d'avoir à donner des réponses vocales trop longues. Ça me convient bien ce qu'il me dit, qu'il se fasse plaisir. De toute façon c'est moi qui l'ai choisi la première fois.

Ceci dit il va bientôt falloir que je réapprenne à parler, et vite. Oden s'était penché contre moi, et entre temps, pour le peu que j'en relevais la tête je connaissais les sourires comme le sien par coeur. Notamment quand ils sont accompagnés de paroles qui veulent se faire toutes, sauf plates. Oh, ça a du bon que ce soit les autres qui nous aborde et non l'inverse. Je souriais doucement, de par quelques souvenirs qui reviennent en tête. Un, en particulier.

J'ai libéré une main de libre pour cette fois passer une main sur le visage d'Oden, sous sa capuche. Ahah, on dirait un grand adolescent ainsi.

"- Oh, je crois que je pourrais me laisser tenter."

[Oden]

Daniel faisait tout dans cette espèce de provocation si élégante, comme si rien ne pouvait entacher son image. Cet homme pouvait offrir des sous-entendus très déplacés dans une langue magnifique, tout le monde pourrait l'entendre et n'en serait pas gêné, du moins c'est ce qu'Oden croyait. C'était bien comme ça, trop cru c'était un délire différent auquel il n'adhérait pas. Généralement, c'était les personnes les plus violentes, les moins tendres. Il ne savait pas quoi penser de ces gens là.

Il appréciait le contact de sa main, froide à cause du smoothie. C'était particulièrement agréable, presque il aurait voulu la faire glisser le long de sa nuque, là où il était le plus chaud. Il récupérait doucement la main de Daniel, pour ne pas la laisser en suspend alors qu'il reculait. Il la laissait glisser entre ses doigts, tandis qu'il s'écartait déjà de la table.

" - Je vais aller commander, ça te donnera le temps d'y réfléchir, playboy."

[Daniel]

"- Tu as demandé en premier." répondis-je, tout sourire.

Et Oden était parti en un clin d'oeil, me laissant moi, mes pensées, et sa charmante proposition d'à l'instant. C'est vrai qu'avec le visage angélique d'Oden, ça serait difficile de croire qu'il a la même façon d'occuper son temps libre que moi. Et quoi, on va vraiment remettre le couvercle ? Je souriais discrètement, riais même. Ce n'est pas ce que j'avais prévu, mais j'y pense ceci dit. 

[Oden]

Oden était parti de plus belle reprendre des smoothies, jetant ceux qu'ils avaient finit au préalable. Il sortait de sa poche plusieurs billets, c'était plus facile que par carte de crédit et comme ça il était toujours sûr d'avoir un peu d'argent à porter de main. Oden donnait toujours un peu plus que le prix des choses, du moins en restauration. Il avait appris à ses dépends que ça fonctionne comme ça en Amérique, une pensée qui l'énervait un peu. Il les laissait à la serveuse, et attendait patiemment qu'elle revienne avec les gobelets en plastique froids. Parfait, même couleur, même odeur, même texture un peu "slushy".

Il revenait vers Daniel, debout à côté de lui. Il lui tendait le gobelet, mais à la seconde où Daniel irait le récupérer il reculerait la main pour le faire se lever de sa chaise. Pour l'inciter à mordre à l'appât, il l'agitait même un peu.

" - Alors ?"

[Daniel]

Je me surprends à faire comme Oden et regarder le monde bouger au ralenti. C'est vraiment observer les gens avec un filtre sur les yeux : personne ne fait attention à personne, et même des gens comme moi et Oden pouvons nous fondre dans la masse de la nuit sans avoir à être dérangés. Ahaha, peut-être qu'Oden se plairait un peu plus dans le Monde Obscur, il ne ferait pas tâche au moins.

Ah d'ailleurs, le voilà qui revenait. Je répondais un merci à la va-vite pour récupérer le gobelet qu'il me tendait... Et qu'il ramenait à lui immédiatement. Je n'ai pas tout de suite compris que c'était un jeu. Je le regardais, le regard pleins de questions tandis que lui sait très bien ce qu'il fait. Oden est un petit joueur. Oh, c'est loin de me déplaire, on s'amuse bien mieux quand on est deux à vouloir jouer non ?

Je me décalais de ma place sur le banc, et mes centimètres ont immédiatement repris au fur et à mesure que je me levais. Ayant pris goût à la petite provocation qu'il a lancé, j'ai longtemps regardé mon smoothie. Oh, il peut être sûr que je vais le récupérer c'est sûr, à la rigueur tout de suite il ne m'intéressait pas encore. Plutôt, j'agrippais doucement le col de l'albinos pour le ramener vers moi et glisser mes lèvres contre les siennes dans un baiser fantomatique, doux, ce qui ne me ressemble pas il est vrai. 

Je reculais à peine de ses lèvres, relâchant le tissu de son vêtement, et allant même le repasser droit avec mes mains. Je souriais doucement à mon tour, amusé du comportement d'Oden.

"- Allons boire ce smoothie chez toi, playboy."

[Oden]

C'était trop drôle, la tête qu'il faisait. Oden avait envie de continuer à l'embêter, pas un long moment, juste de quoi l'attirer à lui. Les blagues les plus courtes sont les meilleures, après tout. Mais Oden a probablement dû se fourvoyé, surtout en subissant la suite des événements.

Daniel s'était levé en face de lui, ce qui était l'effet attendu. Il allait lui tendre sa boisson, pour qu'il puisse vraiment la récupérer cette fois. Sauf qu'il l'avait déjà attrapé lui, et attiré sur ses lèvres. Si Oden n'avait pas les mains prises, il aurait tiré sur sa capuche pour les rendre plus discret. Mais trop tard, de toute manière. De toute façon, le baiser avait été beaucoup trop doux et passer en un éclair qu'il n'aurait rien eu le temps de faire. Le Suédois le regardait, un peu confus, avant de reprendre un sourire déterminé et joueur sur le visage.

" - Suis moi, je connais un chemin plus rapide."