Résolu 4. Nobody [Daniel x Oden]

[Daniel]

Il en saura juste plus, mais quand on apprend certaines choses sur le monde, on ne voit plus les de la même façon. J'ai déjà vu des terrestres perdre en crédibilité après avoir découvert le Monde Obscur, et encore. C'est un scénario qui se produit quand on ne perd pas la raison devant une réalité aussi... Révélatrice.

“-Très bien.”

J'ai entendu sa réponse, et je l'accepte. Je ne suis pas tout à fait sûr qu'il reste sur la même longueur d'ondes si par malheur -ou par chance, il découvrait ce qui me rend si... Faux. 

Je me suis penché pour récupérer mon cocktail. La chantilly commence à fondre dans le récipient. 

“-Je peux te promettre une chose, Oden.”

Je m'engage en pente glissante, ce n'est pas des mots qu'une fée fait à la légère. Et même si il n'y a rien qui dans ce que je m'apprête à dire qui implique un engagement précis, je ne me permettrai pas de promettre une chose dont je ne suis pas certain. 

Je me suis planté devant ses yeux, regardant les siens. C'est grisant de regarder dans ces yeux similaires au mien en sachant qu'il est loin d'être comme moi. C'est toucher une merveille au bout des doigts sans pouvoir le faire.

“-Si je te fais venir dans mon monde, tu ne verras plus jamais les choses de la même façon.”

Il n'a pas à idée d'à quel point je le pense.

[Oden]

Son expression ne pouvait pas être plus naïve qu'à ce moment même. Daniel était terriblement séduisant, avec cet aspect aussi confiant. Il l'imita donc, en récupérant son propre verre qu'il apportait à ses lèvres en souriant. Il étudiait les traits du visage de Daniel, attentif, avant d'hocher la tête une fois sa gorgée avalée.

" - Montre moi, alors. On ne vit qu'une fois après tout."

C'était peut-être cette règle d'or qui avait aidé Oden à transitionner si facilement d'étape en étape dans sa vie. Le simple fait d'être mortel, fragilisé d'ailleurs, l'aidait à apprécier ce que la vie lui réservait.

[Daniel] 

J'ai soufflé du nez. On ne vit qu'une fois, jusqu'à ce que notre durée de vie s'étende à l'infini. Ça revient à vivre cent fois. D'ici-là, j'ai bien le temps de penser avoir vécu cent vies différentes.

“-J'adorerais.”

J'ai posé mon verre,pour avoir mes deux mains de libres. Je suis doucement venu attraper son menton du bout de mes doigts, pour éviter d'effrayer l'albinos. Son visage est loin d'être déplaisant. C'est marrant, on dirait que c'est pur. On qualifie souvent le visage d'une fée comme la pureté incarnée,  ça rend le visage d'Oden d'autant plus pur qu'il n'est pas une fée, aux dernières nouvelles. 

Après réflexion de ma part, je me suis doucement penché vers lui pour embrasser ses lèvres, sans prévenir. Et je ne bougeait plus pendant plusieurs secondes. L'odeur du cocktail est imprégné sur ses lèvres, c'est d'autant plus appréciable comme ça.

[Oden]

Daniel était imprévisible. Ce qu'il s'est passé ensuite le prouvait bien. Oden n'était pas destabilisé le moins du monde. C'était un schéma qu'il connaissait bien, ceci dit il n'aurait pas cru que Daniel en serait capable. Après tout, il était inatteignable. La peau de ses mains était probablement la plus douce qu'il n'avait jamais pu toucher auparavant, il aurait pu fondre sous son contact.

Ses lèvres l'étaient aussi. Daniel était un bijou, une conception parfaite de ce qu'on pouvait croire humain. Oden avait envie de le serrer dans ses bras et d'apprendre par coeur le tracé de son visage, les courbes de son corps. Daniel maîtrisait les deux versants de l'élégance et de l'extravagance, du féminin et du masculin. C'était cette qualité si originale qui plaisait tant à Oden.

Il se pencha un peu plus en avant lui aussi, pour accompagner Daniel dans son geste. Il apposa une main sur son épaule, et posa doucement son verre au sol, sans quitter les lèvres de Daniel. C'était si drôle, si agréable comme situation. Quelque part, c'était aussi différent que ce qu'Oden avait connu avec d'autres hommes. Daniel était définitivement unique.

[Daniel]

Il y a du bon à faire les choses au feeling. Je n'avais aucunement l'intention de l'embrasser il y a cinq minutes. Est-ce que je le regrette ? Pas le moins du monde, certainement pas. 

Je souris contre ses lèvres d'autant plus ravi qu'il veuille bien se prêter au jeu avec moi. Je lui laissais prendre place dans mon espace personnel, c'est le genre de rapprochement qui ne me dérange pas dans ce type de contexte. Sentir sa respiration en même temps que je l'embrassais, c'était s'assurer qu'il ne fasse rien de similaire avec une autre Créature Obscure. L'observer de loin et le sentir aussi proche de moi, ça n'a rien à voir : l'un est bien plus gratifiant que l'autre. 

De son menton, j'ai déplacé ma main vers sa nuque pour le rapprocher un peu plus. J'ai bien fait de vider tout l'étage, ça aurait été une autre histoire de s'embrasser comme ça en public.

[Oden]

Daniel assumait parfaitement ce qu'il se passait actuellement. C'était tendre, ce qui plaisait à Oden. Il se fichait pas mal de ce qui pouvait arriver ensuite, c'était juste un moment agréable qu'il n'avait pas envie de casser. Une fois le verre à terre, la main de Daniel partie se balader à l'arrière de ses cheveux, Oden arborait un sourire espiègle.

Puisqu'il se sentait aussi audacieux, qu'est-ce qui l'empêchait de faire la même chose ? Ils savaient qu'ils étaient seuls. Le suédois glissa ses deux mains sur ses joues, avant de passer sa propre langue sur ses lèvres. Il était attentif à ses moindres gestes, mais c'était quelque chose qu'il adorait faire. Généralement, ça avait le mérite de sceller tout ce qui viendrait après. La détermination de ses partenaires se jouait sur cette simple action.

[Daniel]

Je m'amuse à jouer avec les quelques mèches que je trouve sur mon passage, à doucement ratisser la peau de sa nuque alors que je le gardais toujours plus proche de moi. Le reste est passé en bruit de fond, la seule chose que je distingue c'est la sensation de nos souffles qui se mélangent, nos lèvres humide contre celle de l'autre.

Lorsqu'il demande accès à ma bouche, je capture sa lèvre inférieure entre mes dents, en tirant très doucement dessus pour enfin lui laisser faire ses preuves, la bouche entrouverte dans un soupir satisfait qui m'échappe.

Faut dire qu'il a l'air de bien savoir se débrouiller, Oden. La confidence est une chose que j'apprécie autant que l'inexpérience dans ce genre de situation. Quand il s'agit d'une première fois, j'ai toujours cette fierté d'être le premier, et donc de rendre la chose unique. D'un autre côté, faire ça avec une personne avec plus un peu plus d'expérience, c'est déjà moins s'attarder sur des petits détails, et donc se donner un peu plus d'opportunités. 

[Oden]

Content de voir que Daniel se laissait faire, Oden laissa glisser ses mains de ses joues, apposant ses bras à ses épaules et nouant ses doigts derrière son dos. Il l'attirait davantage à lui, tout doucement, comme s'il ne voulait pas que Daniel s'en rende compte. Il n'aurait jamais cru que Daniel soit aussi facile d'accès. Ce n'était pas pour lui déplaire à l'heure actuelle.

Le Suédois le laissa jouer avec sa lèvre et ses cheveux. Ses caresses le faisait frissonner. Il n'osait pas fermer les yeux, sa concentration sur Daniel était si grande. C'était une toute autre atmosphère d'embrasser quelqu'un ici, et non pas dans l'intimité de son appartemment. Oden se fichait bien maintenant de l'étiquette qu'on pouvait lui poser, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Il se fichait bien même que Daniel ne veuille pas aller plus loin, ou réitérer l'expérience. C'était des choses dont il était habitué. Il préférait largement le contact physique dans le confort d'un soir qu'une relation bâclée après tout.

Il déposa sa langue à l'intérieur de la bouche de son partenaire, passant l'une de ses mains sous le col de Daniel. Il appréciait beaucoup placer ses mains là, c'était un endroit généralement doux et chaud. Daniel n'y faisait pas exception, soutirant un léger sourire collé contre son visage.

[Daniel] 

Je ne suis pas contre laisser un partenaire me montrer de quoi il est capable, ce qui ne fait pas de moi quelqu'un de docile, mais plus quelqu'un de... Flexible. Par contre, je ne suis pas du genre à regarder les autres s'amuser sans finir par demander mon reste à un moment. 

La distance entre nous devenait ridicule, de tel que j'ai incliné ma tête pour pouvoir aller plus en profondeur dans l'action, et mettre à tout ça plus de mouvement, plus d'ardeur. Plus de moi, en fait. Ma main de libre s'est déposée sur sa hanche gauche de laquelle je dessinais des petits ronds avec mon pouce. 

Après un certain moment, je me suis dénoué de ses lèvres. À contrario, mes mains ne bougeaient pas et caressaient la nuque et la hanche de l'albinos. Je l'ai détaillé du regard, en m'amusant à dessiner ses courbes avec mon imagination. À présent, j'ai une curiosité tout à fait différente de celle que j'ai pu avoir à son égard jusque là.

 Avec une peau aussi blanche que neige que celle qu'arbore Oden, si je le mords à la joncture de sa nuque et de son épaule, je peux être certain que ça laissera une trace. Ma trace.

“-Tu te souviens de ce que tu as dit tout à l'heure ? Que si j'ai des choses à faire avec toi, il valait mieux que je te le fasse savoir maintenant..?”

[Oden]

Oden ne saurait pas dire comment il ressentait le baiser actuellement. Parfois, il semblait durer des heures quand il ne durait que quelques secondes, parfois quelques secondes quand il pouvait durer des heures. Avec Daniel, il était complétement perdu. Nul doute que l'homme en face de lui était tout aussi expérimenté, si ce n'est plus. Donc, pas que les filles alors ? Difficile à deviner, en même temps ce n'est pas comme si Oden avait réellement chercher à savoir.

Une fois l'acte rompu, Oden eut un mouvement de recul pour revenir faire face à Daniel, retirant ses mains comme on retirerait un voile. Le regard de Daniel continuait de le poursuivre, tout comme celui d'Oden ne quittait pas son partenaire non plus. Si le baiser ne l'avait pas tant désarçonner, le regard de Daniel faisait monter quelques rougeurs sur ses joues.

" - Oui, bien sûr." balbutia-t-il