Résolu 2. Un peu plus près du bord [Daniel x Oden]

[Daniel] 

Les affaires vont bien, par transversale je vais forcément bien par la même occasion. Rien à signaler de particulier : je déteste toujours autant les Shadowhunters, j'ai toujours ma réputation de play-boy chez les terrestres, j'ai toujours ma boîte Pandémonium. Ah, entre-temps j'ai découvert le registre des employés, et j'ai découvert mes propres employés ! Plus sérieusement, les terrestres ont si peu d'importance pour moi que je ne fais pas attention à eux.

Mais il arrive que de temps en temps un d'entre eux pique mon intérêt et que je veuille bien m'y intéresser, afin de satisfaire un genre de curiosité. Et c'est ce qui s'était passé avec Oden, pour le moment du moins. Dans un contexte différent je n'aurais sans doute jamais touché à sa registre d'employés, mais pauvre de lui, j'avais une petite pastille pour Oden. Il ne s'était rien bien passé de folichon après notre premier verre, il m'arrivait bien de tomber dessus de temps à autres, mais sans plus.

Les néons du Pandemonium comme tous les soirs sont allumés, ils attirent les âmes en perdition et les démons -qui eux n'ont pas d'âme pour le coup mais soit. La boîte est une fois de plus bondée, les gens s'agglutinent les uns aux autres pour exprimer leur intérêt pour le sexe opposé ou pour le même sexe, par rapport à ça je n'allais pas faire de discrimination. Je m'étais décidé à prendre un peu l'air, mon groupe de groupie me tapait un peu sur le système ce soir. 

[Oden]

Ce soir était un soir un tout petit peu différent des autres. Le pauvre Suédois venait de découvrir une autre facette des joies des transports en commun : le retard. Il espérait réellement que personne ne l'aurait remarqué, finalement. Il s'habillait directement en costume, plutôt que de se changer dans les vestiaires prévus pour - certains collègues avaient tendance à fouiller un peu trop dans les affaires des autres, lui avait-on dit.

Du coup, le coeur battant, il se précipitait jusqu'au Pandémonium. Il y avait Daniel devant la façade, d'ailleurs. Cette fois-ci, il n'avait pas très envie de le croiser si c'était à cause d'un retard catastrophique. Il entreprit de rentrer timidement à l'intérieur, assez rapidement pour que son patron ne le remarque pas.

[Daniel] 

La rue sur laquelle donnait le Pandemonium était tout le temps blindée. Mais alors, comme pas possible. Limite si on ne pouvait pas marcher sans espérer marcher sur quelqu'un d'autre en même temps : les gens se rentraient toujours dedans, ils n'ont pas de temps à accorder à personne d'autre qu'eux, chose que je comprends amplement. 

À poser mon regard sur les gens, il a fini par s'arrêter sur un visage qui ne m'étaient pas inconnus : des yeux aussi extraordinaires que les miens, et pourtant tout ce qu'il y avait de plus terrestre : Oden. Il avait déjà revêti  l'uniforme de notre boîte de nuit, et sans son physique atypique ce serait ertainement ça qui m'aurait mis la puce à l'oreille. Mais voilà qu'il me paraissait bien pressé ce soir. 

Je l'interpellais rapidement, en lui faisant signe de la main, en espérant qu'il me voit avec tout ce monde.

[Oden]

Raté. Oden se mit à jurer dans sa langue natale intérieurement, hésitant à aller le rejoindre. Il jeta un coup d'oeil à l'intérieur du Pandémonium. Il y avait énormément de monde dans la rue, alors, dans la boite ? Ah...

Il préféra rejoindre Daniel, ce qu'il s'empressa de faire. Il se posta en face de son patron, les mains dans les poches. Tous les deux debouts, en face l'un de l'autre, Oden s'amusait des quelques centimètres qui les différenciaient. Il était rare pour lui de croiser quelqu'un de plus grand, il tenait ça du côté de sa mère.

" - Hey ! Est-ce que je peux t'aider ?"

Malgré la discussions qu'ils avaient eu il y a quelques jours, Oden ne pouvait s'empêcher de parler tout doucement, essayant de s'appliquer sur son accent et le ton de sa voix.

[Daniel]

Au début, j'ai pensé qu'il allait m'ignorer, ce qui aurait eu le mérite de me frustrer : personne ne m'ignore, jamais. Mais heureusement pour moi, on se tournait vers la seconde option alors que mon employé venait me rejoindre et se planter droit dans mes yeux, finalement face à moi.

“-Non, pas forcément. C'est juste que t'as l'air bien pressé.” 

Visiblement il n'avait pas énormément de son temps à m'accorder. Bah ! Si je voulais lui parler, je pouvais bien attendre la fin de son servir. Au moins il n'était pas aussi énervants que ce groupe de femmes qui me suivaient presque partout... Pour ce soir, ça me suffisait amplement.

[Oden]

Définitivement, Daniel ne devait réellement pas être au courant de tout dans son propre nightclub.

" - Je... J'ai mon service, qui va commencer. Je ferais mieux d'y aller si tu n'as rien à me dire."

Oden n'aimait pas mentir. Cette situation le mettait plus que mal à l'aise et avait à tout prix envie d'en finir maintenant. Il espérait que ça suffirait à convaincre Daniel de le laisser partir, le temps qu'il puisse s'arranger de son côté. Après, ils auront bien le temps de papoter, mais peut-être pas maintenant.

[Daniel]

J'étais en train de le décortiquer des yeux pour pouvoir apprendre de ses expressions faciales, parce que ce serait bien utile s'il venait à me mentir comme il venait de le faire. Bon, vu la facilité avec laquelle je l'avais démasqué, s'il mentait aussi bien qu'un enfant je n'aurais pas besoin de grand chose pour le savoir. À défaut de moi-même ne pas pouvoir mentir, j'avais appris à repérer le mensonge chez les autres. Toujours essayé de faire de sa plus grande faiblesse sa plus grande force.
“-Mouais.” 

Je plissais des yeux en le regardant, septique. Ce n'était qu'un petit mensonge, alors bon. Je n'allais pas chipoter pour si peu, puis s'il ne pouvait pas me divertir tout de suite, dans l'immédiat il ne m'est d'aucune utilité.

“-Allez, file.”

[Oden]

" - On se voit plus tard si tu y tiens tant !"

Le ton qu'avec prit Daniel dans sa voix dérangeait quelque peu Oden, mais ce dernier faisait une échelle de ses priorité. Actuellement, Daniel était le cadet de ses soucis. Ca ne voulait pas non plus dire qu'il n'en avait rien à faire, bien au contraire. Mais son patron était un grand garçon qui saura se débrouiller tout seul le temps que le Suédois arrange sa situation.

Il lui répondit par un large sourire avant de filer à l'intérieur, se glissant entre les gens avec peu d'aisance dû à sa carrure, mais réussit tout de même à atteindre le bar, un peu nerveux vis-à-vis des réactions de ses collègues.

[Daniel] 

Ah, je n'y tenais pas particulièrement. C'était juste histoire d'entretenir ma curiosité, encore heureux pour lui elle n'ait pas tourné à de l'obsession : dans ces circonstances-là je l'aurais bien forcé à rester avec moi. 

Je me mordais la lèvre en le regardant partir. Il pouvait bien s'en aller, mais qu'il ne me fasse pas attendre. J'aurais pu retourner à l'intérieur de la boîte, mais tout de suite je me sentais d'humeur à éviter mes groupies à l'intérieur. Peut-être un peu plus tard.

[Oden]

Il s'était fait remonté les bretelles par la perosnne qui les gérait, c'est sûr, mais Oden n'avait pas le contrôle sur les éléments extérieurs. Il faisait mine de rien et essayait de servir aux mieux les clients qui s'amoncelaient, même si cela devenait compliqué avec le retard qu'il avait pris, le monde qu'il y avait, Daniel qui semblait étrangement hostile dehors - et qui restait dehors finalement - et son moral chamboulé par cette situation.

Il dû attendre dix ou quinze bonnes minutes, avant d'avoir un peu moins de monde à servir, avant de pouvoir retourner voir Daniel. Il restait à l'intérieur du Pandémonium, mais s'était penché à l'extérieur.

" - Hey hey, quelque chose ne va pas ?"