• Résolu 9. Elephant in the room [Daniel x Oden]


    Lundi 27 Décembre 2021 à 21:42
    Corrosif

    [Oden]

    C'était une journée compliquée, c'est le moins qu'on puisse dire. Au fur et à mesure qu'Oden bossait au Pandémonium, une certaine routine s'était installé. Le Suédois était toujours content de se rendre à son boulot, de rencontrer de nouvelles têtes ou bien de retrouver celles du Pandémonium. Le fait est qu'il était moins excité d'y aller et qu'il était désormais plus facile de faire une liste objective des pours et des contres, et parfois les soirées étaient plus contres. Depuis son arrivée, et l'accident avec Keith, sa bonté naturelle avait subit un choc. Ce n'est pas pour autant que son sourire habituel avait disparu et que sa joie de vivre en avait pris un coup. Juste qu'il observait les derniers clients de cette nuit s'en aller avec plus de satisfaction que lorsqu'il les voyait entrer à l'intérieur.

    Cela signifiait qu'il devait être quatre heure du matin, ou quelque chose comme ça. Le temps que ça leur prenait à faire sortir les derniers ivres morts mangeait sur leur propres heures de travail à eux. Là encore, se plaindre n'avait rien changé. Oden passa ses mains sous l'eau froide dans les éviers du bar, en profitant pour les appliquer sur ses joues qui rougissaient à chaque fois qu'il terminait une nuit. Avec la chaleur environnante, il ne pouvait pas s'empêcher de rougir. Une de ses collègues venait de fermer à clé les portes d'entrées, ce qui signifiait qu'ils étaient enfin entre eux. Oden n'était pas sûr d'avoir aperçu Daniel partir, ce qui veut probablement dire qu'il devait encore être quelque part dans les environs. Par réflexe, il releva la tête, essayant d'apercevoir le dragon dans son nid.

    Mardi 28 Décembre 2021 à 22:18
    Yayaaa

    [Daniel]

    Le Pandemonium bat à son plein, puisque de l'étage VIP j'aperçois les employés courir partout à droite et à gauche. Je me sentirais presque mal d'exploiter toutes ces pauvres âmes en peine pendant que moi je me la coule douce, mais là sont tous les avantages à être patrons, hm ? Du moment que tout a l'air de bien se passer, ils n'ont pas besoin de mon aide. Les nuits sont longues pour ceux qui restent jusqu'au bout, cela s'applique autant pour les employés que pour les consommateurs.

    Sauf que vint un moment où le sol de la piste de danse se mettait à trembler de moins en moins, où les murmures et les cris s'étouffaient. De plusieurs de centaines de personnes, à la fin de la soirée il ne restait qu'une poignée d'employés, avec les nouveaux qui se coltinent ce que les plus vieux refusent de faire par apathie ou par flemme. 

     Ça, et moi aussi. J'ai un minimum de responsabilité envers ces petits êtres que sont les terrestres quand ils travaillent pour moi, où faut que je donne l'illusion de le faire. Oden doit bien faire partie des derniers à partir aujourd'hui quand j'y pense. J'ai cherché après lui en bas, pensif. Depuis le retour d'Oden -sans oublier les problèmes qu'il y a eu, les choses sont devenus quelques peu différentes entre nous. À peine, c'est des petits détails que les non concernés ne remarqueraient même pas. Depuis sa confrontation de l'autre fois, je n'ai pas envie de lui donner l'impulsion qui lui permettra de me brûler les ailes. Je ne peux pas trouver explication à tout sans aller au bout de mes propres restrictions génétique, et si Oden creuse encore plus il y a un moment où rien d'autre ne pourra sortir de ma bouche que la vérité. Je trouve judicieux de ne pas révéler ce genre de vérité là. Disons qu'Oden et moi on garde nos distances concernant le sujet qui fâche.

    Mardi 28 Décembre 2021 à 23:52
    Corrosif

    [Oden]

    Ils avaient pu rallumer les lumières. C’était le moment qu’Oden aimait le moins, puisque ses yeux devaient se réhabituer. Mais au moins, le bruit tonitruant de la musique avait cessé. Parler normalement, c’était comme murmurer tout bas. Les employés pouvaient enfin se comprendre entre eux.

    Maintenant qu’il pouvait apercevoir Dajiel, Oden se releva automatiquement du bar sur lequel il était presque couché dû à sa taille. Au moins il était à la même hauteur que ses collègues et les clients. Il agita la main, content comme un pinçon. C’était une soirée normale, mais au moins ça voulait dire que rien ne s’était mal passé au moins.

    " - Oden ! Viens un peu par là ! C’est toi qui m’accompagne pour la ronde ce soir."

    Le suédois releva la tête immédiatement, à la recherche de l’amie qui l’appelait. Une collègue ici depuis bien plus longtemps que lui, et qui devait bien être du même bord qu’Oden.

    " - C’était pas Peter qui devait t’accompagner.?

    " - Prononce même pas son nom, ce type me fout les jetons. Aller grouille." Marmonna-t-elle, tout bas.

    Oden avait une qualité : c’était un type simple. Il haussa seulement les épaules, en suivant religieusement la fille qui devait faire la moitié de sa taille.

    Mercredi 29 Décembre 2021 à 21:39
    Yayaaa

    [Daniel]

    C'est une salle pour deux ambiances distinctes. D'un côté nous évoluons au sein du noir le plus profond, ce qui est la meilleure façon pour que les hommes se laissent aller à leur moeurs : la liberté est réelle pour celui qu'on ne regarde pas. D'un autre côté quand le rappel à la lumière se fait, il s'agit de marquer la fin d'une longue nuit de travail et le retour à la réalité.  Une certaine appréhension m'accompagne toujours dans ces moments : qu'est-ce qui aura émergé du noir ?

    Mais le plus vite tout aura été remis en place, le plus tôt tout le monde pourra rentrer, moi compris. Dans un souffle ennuyé j'ai repris appui sur mes jambes pour me redresser de ma place. J'ai une meilleure vue d'ensemble sur les quelques employés qui se chargent de la fermeture, notamment notre petit lapin blanc qui me salut avec tant d'entrain. À l'inverse j'agite simplement ma tête de haut en bas, en laissant un faible sourire s'immiscaient sur mes lèvres. Oden, t'es un drôle de type. Il n'y a pas folie a être comblé pour si peu. 

    Mais quelqu'un a tiré Oden à ses rêveries et ce n'est pas moi. Je retiens difficilement le nom des autres employés alors les nommer... Mais il a son succès le petit Oden hein ? Sa gueule d'ange n'aide pas, et il a une facilité flagrante pour tisser des liens  envers n'importe qui. Un peu trop, en fait. Mais je suis là pour ça n'est-ce pas ?

    Étant donné que je ne l'ai plus dans mon champ de vision, je prends la superbe initiative de commencer à ranger les quelques trucs qui traînent dans le carré VIP. Ça n'a rien à voir avec un bon acte de charité : le plus vite ce sera fait, le plus vite je pourrais rentrer chez moi. De plus, si je ne peux pas garder ma paire d'yeux sur les derniers employés présents, j'ai des oreilles surhumaines qui me permettent de tout entendre.

    Vendredi 31 Décembre 2021 à 19:06
    Corrosif

    [Oden]

    Le jeune serveur avait à peine eu le temps de remettre son veston sur le bar, une habitude qu’il avait pris avec chaque service. Il pouvait le laisser dans un petit casier fermé, avec tant d’autre. Il ne le ramenait que lorsqu’il devait le laver. La jeune femme qui le guidait, elle, le gardait sur les épaules. Nul doute qu’elle était plus âgée, mais elle était aussi vigoureuse et pleine de vie que le Suédois, ce qui les avait rendu compatible sans aucun problème.

    " - Qu’est-ce que tu comptes faire quand tu rentres ?"

    Oden était perdu dans ses pensées. Il n’avait jamais croisé personne après la fermeture, alors ils prenaient peut-être un peu leur rôle à la légère. La voix de son amie le ramenait un petit peu, et la question lui rappelait sa propre fatigue.

    " - Dormir, si je pouvais je dormirais tout le temps, et toi ?"

    Elle haussa les épaules pour toute réponse. En même temps qu’ils finissaient une pièce ou un couloir, ils fermaient la porte, éteignant chaque lumière.

    " - Je dormirais bien aussi, mais je crois avoir abusé du café glacé, j’ai envie de courir le long du bloc."

    C’était la dernière boisson du moment dans les Starbucks et les cafés mais pas au Pandémonium ou l’alcool et les cocktails restent les plus populaires. Alors les employés pouvaient bien taper dans la poudre de café, quelle importance. Personne ne s’en est plaint jusque là de toute manière.

    " - J’arrive pas à ouvrir la porte."

    Intéressé, Oden tourna la tête vers la jeune femme. Quelle porte ? Oden n’était même sûr de quelle pièce il s’agissait. Elle était difficile d’accès pour les clients en tout cas.

    " - Elle devait déjà être fermée, c’est rien." rationnalisait Oden

    " - Je ne crois pas, on la ferme jamais. Y’a une pauvre penderie, des vêtements et objets trouvés, c’est bizarre."

    " - On l’a déjà vérifiée ?"

    " - Non. Je pense même pas qu’elle soit fermée à clé, je crois qu’il y a un truc qui bloque de l’autre côté. T’as qu’à la défoncer, on verra bien."

    Oden fit une moue de désapprobation, croisant les bras. La jeune femme attendait, faisant mine de ne pas comprendre. Après tout, Oden n’était pas aussi fort qu’on pourrait le croire, il n’allait pas risquer de casser quelque chose. La poignée s’enclenchait sans problème, mais c’était comme si quelque chose l’empêchait de s’ouvrir à l’intérieur. Il se mit à forcer doucement sur la porte, chaque pas un peu plus ancré dans le sol. Quelque chose glissa de contre la porte et omba au sol’ leur permettant de débouler à l’intérieur de la pièce. Oden manqua de peu de tomber à la renverse, trébuchant sur quelque chose de lourd dans le noir. Son amie le rattrapa de justesse au poignet, surprise du poids de l’albinos avant de le ramener à l’extérieur du couloir. Oden était encore plus blanc que d’habitude, et il pouvait sentir son cœur battre violemment dans sa poitrine.

    " - S’il te plaît, allume une lumière, n’importe quoi, mais il y a quelque chose dans cette pièce, j’ai failli tombé dessus, on dirait un-..."

    Oden articulait des paroles effrénées et quelque peu confuses. La jeune femme ne tarda pas à trouver l’interrupteur de la pièce. La lumière leur éclata au visage désagréablement. Au départ ils n’étaient pas sûr de ce qu’ils voyaient, l’absurdité de la situation les avait fait croire à une sorte d’artifice, de canular. Sauf que la pièce puait affreusement et que des traces de sang étaient étalées sur les murs et le sol. Oden était tétanisé, tandis que la voix en détresse de la jeune femme résonnait dans le couloir pour que n’importe qui puisse venir les aider en vitesse.

    Samedi 1er Janvier 2022 à 18:47
    Yayaaa

    [Daniel]

    Seule une personne se trouve au carré VIP : moi. Les client sont partis, et pour ceux qui est des employés peu s'aventurent à l'étage. C'est un travail qu'on laisse pour les plus expérimentés, ceux capable de gérer des play-boys bourrés et imbus d'eux-mêmes entre autre. Enfin, jusqu'à ce que l'étage se retrouve vidé au moins. Quand il s'agit de débarrasser, personne n'a jamais assez d'expérience.

    Je glisse des flûtes de champagne entre mes doigts en les tenant par la fine tige de verre. C'est un soucis que la magie réglerait d'un clin d'œil, sauf que chez les terrestres on fait comme chez les terrestres. Le temps que je suis supposé passer sur ça risque de se multiplier par trois si je m'y prends de cette façon. À l'étage principal, les employés restants m'adressent un “bonsoir”, les moins audacieux hochent attentivement leur tête d'un geste lent, un signe de respect simple mais efficace. Oden n'est plus parmi nous en revanche, et moi de mon côté je n'ai pas l'intention de m'éterniser ici plus que nécessaire, donc je vais faire acte de présence en ramassant encore deux-trois verres. J'ai une image à tenir.

    J'ai eu le temps de faire un aller-retour supplémentaire. Les beaux verres sont délicatement déposés sur la surface plate du comptoir, quelqu'un est en train de passer un coup de balai et un autre passe un coup d'éponge sur les tables. C'est le strict minimum à faire avant de partir, en réalité le gros du ménage se fait en journée pour le soir qui suit. Pour une grande infrastructure comme le Pandemonium il est primordial de ne rien négliger.

    D'ailleurs, le sens qu'implique ma pensée a fait écho dans les couloirs du Pandemonium quelques instants après. Un cri aigu, s'est mis à arpenter les murs de la boîte, ce qui a attiré l'attention de tout les employés encore présent, certains s'échangent des regards curieux entre eux avant de se décider à aller voir. Elle demandait pour de l'aide, on pouvait entendre ses cordes vocales s'entrechoquaient les unes contre les autres. À mon tour j'ai commencé à me diriger vers la source du bruit, le pas rapide. C'est mon club, ça ne me concerne que trop et mes doutes ne vont que se confirmer.

    Le terrestre nage dans son propre sang, le regard vide de la moindre de lueur de vie, une lueur qu'il ne retrouvera jamais. Son teint livide était l'une des nombreuses marques de la mort qu'il arborait de façon permanente à présent, et moi je suis dans le même état de choc que les témoins. En réalité, les accidents comme ça au Pandemonium sont rares malgré le Monde Obscur. Je m'approche en me frayant un passage de force, Oden est tétanisé, personne n'ose bouger, et moi il faut que je reste calme. 

    “-Éloignez-vous, je vais appeler la police !”

    Mardi 4 Janvier 2022 à 12:55
    Corrosif

    [Oden]

    Ce genre de situation était tout ce qu’Oden détestait. La commotion autour de lui, les inquiétudes, le stress. Il était incapable de bouger ou de détourner le regard. La jeune femme glissa sa main sur ses yeux en lui agrippant l’épaule pour le faire bouger et l’empêcher de rester immobile devant le corps. S’il bougeait il savait que ces jambes allaient lâcher, comme celles d’un faon. Avant qu’elle ne puisse le tirer au loin, son premier réflexe avait été d’attraper le poignet de Daniel. Oden essayait de le tirer doucement vers lui, essayant de capter encore une fois la vision de la pièce tout juste ouverte.

    " - Daniel..."

    Il ne savait pas très bien ce qu’il voulait lui dire, ce n’était pas bien même clair dans sa tête.

    " - On l’a juste trouvé..."

    Le Suédois releva les yeux vers Daniel et lui lâcha enfin le bras, ravalant sa salive. Il n’avait pas réellement besoin de prouver son innocence, il n’était pas seul et ni lui ni elle était coupable après tout.

    Mardi 4 Janvier 2022 à 16:05
    Yayaaa

    [Daniel]

    Par la suite, tout s'est passé très vite. J'ai dégainé mon téléphone à la vitesse de la lumière, le numéro de la police est déjà pré-enregistré. Il fallait en même temps que je serve de délimitation pour la scène de crime, que je ne laisse personne poser ses mains sur ce qui serait susceptible d'aider les autorités à mettre le clair sur cette histoire. Oui, sauf que je sais déjà qu'il n'y aura jamais rien d'autres que des zones d'ombres sur le passage de ce corps. Quelques fois, la lumière est incapable d'atteindre certains lieux. 

    La légère pression sur mon poignet m'a fait revenir sur Terre, entre les vingt mille pensées qui gambadaient dans mon esprit. Ses yeux sont animés par la peur et la mauvaise adrénaline. Et c'est après moi qu'il vient chercher du réconfort. 

    “-Je sais.” affirmais-je

    Ce qu'il disait ne faisait pas sens, pas une seconde j'ai pensé que lui ou quiconque ci-présent était coupable. Le coupable a laissé sa trace dans la jugulaire de la victime, ce qui d'office a enlevé de la liste la plupart des personnes ci-présentes, et surtout Oden. À l'abri des regards, j'effectuais de petits cercles sur le dos de sa main, à l'aide de mon pouce. Jusqu'à ce qu'il relève les yeux, ça a eu l'effet d'une violente piqûre de rappel. Par la suite, j'ai cessé tout mouvement. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? 

    Le téléphone coipncé entre mon épaule et mon oreille, je regardais tour à tour tous les employés qui me fixaient, terrorisés, en tant que patron c'est à moi de les rassurer.

    “-Je sais que c'est probablement la dernière chose que vous voulez entendre, mais j'ai besoin que vous restiez tous au club le temps de répondre aux questions de la police.”

    Jeudi 6 Janvier 2022 à 16:10
    Corrosif

    [Oden]

    Oden n'avait pas eu le temps de faire quoi que ce soit d'autre, ou de rajouter un mot de plus. La jeune femme le tirait au loin, persuadée que Daniel allait avoir d'autres chat à fouetter et qu'il valait mieux s'éloigner de la scène avant que l'un d'eux ne perde conscience. Il se laissait guider aveuglément par elle, incapable de réellement fonctionner de lui-même. Si elle le lâchait, le poids de son corps tomberait au sol. C'était comme si sa tête se noyait à l'intérieur, que tout flottait au loin et qu'il ne pouvait atteindre aucune terre à l'horizon. Ils étaient revenus sur leurs pas, et s'étaient laissé glissé sur des chaises. Oden tremblait de nervosité, frappant le talon à répétition sur le sol pour essayer de se calmer. Si sa respiration ne se faisait pas tranquille, il allait avoir des problèmes.

    " - Tu crois que c'est l'un de nous ?" demanda-t-elle

    Oden était tellement concentré sur le cadavre, et la vision qui le hantait, sur Daniel qu'ils avaient laissé seul, et son ses propres battements de coeur qu'il n'avait pas pensé à un quelconque assassin.

    " - Personne n'a parlé de meurtrier." coupa Oden

    " - Oui, mais personne ne pouvait entrer à l'intérieur et s'y enfermer sans les clés de la pièce."

    " - Il en avait peut-être."

    " - C'était aussi un employé alors ?"

    " - Je n'ai pas dit ça."

    Oden mit brutalement fin à la conversation, soupirant bruyamment avec un soupçon d'ennui. Il appréciait grandement sa collègue, elle avait probablement besoin de parler de ce qui est en train de se passer, ce n'était pas une conversation qu'Oden souhaitait poursuivre pour le moment. Bonne chance pour trouver le sommeil après ça. Enfoncé dans sa chaise, tapotant le siège du bout des doigts, il gardait les yeux rivés vers le couloir en espérant voir Daniel débarquer d'une seconde à l'autre. Quel étrange regard il lui avait lancé il y a quelques minutes avant qu'ils ne se séparent. A force d'attendre, les deux employés était réunis avec ceux qui restaient, d'autres serveurs comme eux et d'autres personnes qu'ils croisaient surtout dans les bureaux à l'arrière. Ils pouvaient bientôt entendre les sirènes qui retentissaient à l'extérieur, bruyamment.

    Jeudi 6 Janvier 2022 à 23:13
    Yayaaa

    [Daniel] 

    La salle s'est vidée rapidement après mes dernières indications, avec Oden comme tête de flèche qui plus est. Fragile comme son coeur paraît être, il n'aurait même pas dû être celui qui découvre un tel spectacle. J'adorerais pouvoir nier si on me demande l'effet que ça me fait, sauf qu'en réalité ça me terrifie. Le poing fermé contre ma bouche, je ne quittais plus le corps inerte des yeux. Ses yeux étaient grand ouvert, prêts à percer un trou dans ma poitrine. Pire encore, je me sens coupable de ne pas avoir pu empêcher ça. Dans un élan de frustration, ma langue a claqué.

    “-Fais chier.” marmonnais-je entre mes dents

    La police décrochait le téléphone quelques secondes après ma dernière remarque. Il faut dire qu'étonnamment j'ai la tête du métier : en tant que patron il n'est pas envisageable que je perde mon sang-froid devant mes employés, pour cette raison j'ai pris soin d'expliquer la situation le plus calmement possible à mon interlocuteur. Contrôler ma voix, sans pour autant ne jamais quitter des yeux le cadavre. Quoi, j'ai peur qu'il se relève ? Sauf que dans le monde où je vis ce serait bien possible. 

    À peine raccroché avec la police terrestre que je m'empresse d'appeler la seule Shadowhunters que j'arrive plus au moins à tolérer -qui elle préviendra ses collègues : Masha. Il faut en priorité les avertir quand ce genre d'accident arrive, parce qu'il est définitivement de leur juridiction. Ça a tout l'air d'être une attaque de vampire contre toute attente. Ce qu'ils vont faire du corps n'est pas de mon ressort, au moins j'aurais accompli mon rôle à ce niveau-là.

     La discussion s'est faite de bout en bout, bien plus efficacement qu'avec la police de New York, ce qui fait qu'une fois l'essentiel dit j'ai raccroché  pour de bon cette fois-ci. Je sentais le pouls de mon coeur s'emballer à la vue du corps tout frais, à tel point qu'à un moment même moi je ne pouvais plus rester dans cette pièce étroite, alors je n'ai pas attendu une seconde de plus. 

    J'ai vu les employés restants morts de trouille, du moins quand ils ne faisaient pas semblant de feindre de la sympathie, ou encore qu'ils se lançaient dans du commérage. Ce n'est pas le moment, les sirènes de la police chantent de plus en plus fort, et malheureusement on ne peut pas rester ici.

    J'ai tapé deux fois contre mes mains, bruyamment pour attirer l'intention de tour ceux qui se trouvent là.

    “-Il va falloir que vous sortiez pour laisser la police faire son travail.”




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